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Le saut de la foi

Peut-être avez-vous vu le film “Indiana Jones et la dernière croisade”. C’est le troisième opus de la série (le plus réussi pour moi). Si vous vous le rappelez, la quête du Graal entreprise par le héros et son père se termine dans le temple de Petra en Jordanie. Sans trop dévoiler le film, trois épreuves attendent les héros pour accéder enfin au Graal.

La troisième est celle du pont invisible. Indiana Jones se retrouve face à un gigantesque précipice, dont on ne voit pas le fond. Impossible de le traverser en sautant. Le saut de la foi. Y croire, se jeter dans le vide et la marche suivante se matérialisera ; puis la suivante, et celle d’après. Le héros parviendra-t-il à franchir cette ultime épreuves? Je m’arrête là pour ne rien dévoiler.

Sans revêtir l’aspect ésotérique du film, ce saut de la foi, c’est un peu le mode d’avancée qui s’est petit à petit développé en moi depuis le début de ma métamorphose. Être attentif à ce qui se présente, aux rencontres, aux lectures, saisir les signaux faibles pour déterminer les pas suivants. Synchronicités ?

Et pourtant ce n’est pas mon ADN. Pas du tout même. Ingénieur de formation, chef de projet, j’ai plutôt passé de nombreuses années à faire du Plan / Do / Check / Act, de la planification, des diagrammes de Gantt, des flèches qui se suivent, anticiper causes et effets, mitiger les risques, naviguer dans un monde causal. Au mieux retrouver une agilité dans des projets du même nom.

Mon premier saut de la foi

Nous sommes en mars 2017, je quitte donc mon entreprise quelques semaines plus tard. 3 rendez-vous sont pris : un déjeuner avec Benjamin, directeur d’un grand cabinet de conseil en RSE, une “Up conférence” à la Bellevilloise (cycle de conférences en France sur les sujets de la transition, organisées par le groupe SOS), sur le sujet “Astrophysique & changement climatique” avec Hubert Reeves et je termine le MOOC (Massive Online Open Course — Formation à distance) “devenir entrepreneur du changement”, proposé par HEC en coopération avec Ticket for Change.

La soirée à la Bellevilloise est animée par un certain Mathieu Baudin ; je suis séduit par son éloquence, la poésie et, au-delà d’Hubert Reeves que j’adore, par l’Overview effect que je vous décrirai dans un chapitre ultérieur. Cette soirée m’émeut et m’enchante. Le hasard fait qu’à la fin de mon déjeuner avec Benjamin, quelques jours plus tard, je lui parle de mon départ à venir et lui pose une question : “si tu étais à ma place, en partance, sans projet ultra défini, que ferais-tu ?” Il me répond : “écoute, il y a un moment que je me dis que je suivrais bien la Labsession, le cursus de formation de l’Institut des Futurs Souhaitables”. Je creuse dans les jours qui suivent, découvre que ledit institut a été co-fondé par Mathieu Baudin. Je les contacte, suis une nouvelle fois séduit par l’énergie nouvelle qui émane de leur univers. Sans trop réfléchir, je dépose une candidature.

Entre temps, fin mars arrive ainsi que le premier jour du reste de ma vie (voir Chapitre 1). Je déménage de Paris à Toulouse.

Le 25 avril, je reçois une confirmation de l’Institut des Futurs Souhaitables, j’embarque quelques semaines plus tard à bord de la LAB#13. Trop content. La marche suivante est bien matérialisée.

Une autre marche se dévoile en parallèle. Terminant le MOOC de Ticket for Change, je découvre plus en détail le monde de l’Économie Sociale et Solidaire et j’entre en contact avec un groupe très actif à Toulouse, les Entrepreneurs du Changement. Je rencontre alors Anne-Sophie, avec qui je partage aussi des racines franc-comtoises (Cancoillotte et comté) et Lucie responsable du Mouves Occitanie, toutes deux très engagées et actives, qui seront de précieuses portes d’entrée par la suite.

Le déploiement la constellation du Duchêne

Ces trois petits pas, qu’une toute petite voix intérieure et lointaine m’a encouragé à faire, m’ont conduit vers les trois premières pierres du chemin qui m’ont ensuite permis de dévoiler les suivantes et ainsi de suite. Entre confiance, engagement et attention. Entre mars/avril 2017 et 2019, ma constellation faite de rencontres, de thématiques, de formations, de possibles partenaires s’est progressivement tissée.

Elle ne cesse de se tisser d’ailleurs, et à l’heure où je termine cet article, de nouveaux liens sont à l’oeuvre, autour notamment d’un collectif toulousain inspiré par la théorie U du MIT, et de liens profonds entre coachs. Ce réseau est vivant et se déploie de proche en proche.

Au sein de cette constellation, certains points de passage sont de vrais noeuds, ouvrant vers d’innombrables connections et relations. C’est le cas notamment pour moi de la labsession #13, de l’Institut des Futurs Souhaitables qui, entre mille découvertes et explorations, m’a fait prendre conscience que nous devions tenir à 10 millards d’êtres humains dans un donut.